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To flight or not to flight, that is the question.

 

Les options de transport

Si tu reçois la lettre d’inspiraction hebdomadaire tu sais déjà que j’ai beaucoup pris l’avion. Pendant mon tour du monde je traversais toutes les frontières limitrophes par voie terrestre, mais entre 2 pays lointains ou continents, les alternatives au kérosène volant sont peu nombreuses:

  • les paquebots sont encore pire en terme de coûts complets (pas seulement fioul mais immersion de déchets, dégazage, pollution sonore sous-marine entrainant une perte de biodiversité majeure…)
  • les croisières ne sont même pas une option (Vous y avez déjà pensé ? 😀 Mais non…)
  • les voiliers sont très bien (même avec le moteur de dépannage) mais extrêmement lents et onéreux (peu de place, beaucoup d’investissements et de main d’oeuvre) et peu réalistes sur 2 semaines de congés payés ou pour une conférence pro.

Un chemin parcouru

Un peu moins d’un an après mes premières lectures et engagement ZeroWaste, j’avais, dans mon quotidien à Buenos Aires, une superbe qualité de vie totalement alignée avec mes valeurs, que ce soit dans:

  • mon alimentation
  • mes achats responsables
  • mon dressing minimaliste
  • mes éco-cadeaux
  • mon action professionnelle
  • ma façon de me déplacer (vélo et métro). Et je n’étais pas encore rentrée en France.

Mais même avant de faire le renommé « retour annuel de l’expatrié·e », j’ai eu l’opportunité de faire un voyage professionnelle au Japon qui me permettrait de diffuser mon message ZeroWaste au G7 ! Un superbe impact potentiel pour contribuer à l’amélioration du monde et renforcer mes convictions !

Du poids dans la balance ?

Je suis donc partie, légère, à Tokyo.

Mais…

J’avais beau être avec mon thermos, mon repas veggie sans emballage et une valise ZeroWaste, j’étais néanmoins dans un avion pour traverser la moitié de la planète afin de participer à des réunions pendant 7 jours…  Niveau bilan carbone on est en plein dans la contradiction des grosses machines à polluer des COP.

Néanmoins si tu en doutes encore : il n’est pas question de culpabilisation mais de choix assumés, responsables et heureux.

Autant tout ce qui est « inutile et néfaste » est franchement une évidence à bannir (#plastiquejetable #croisières #bouteillesdeau ), autant il existe plein de domaines où chacun devra peser le pour et le contre avec honnêteté intellectuelle (souvenirs, voyages initiatiques très loin, usage massif d’internet etc.). Les voyages en avion rentrent dans ces choix plus difficiles et pour ma part je prends le parti de les limiter « au maximum » et c’est en partie ce qui m’a fait revenir de mon expatriation mais j’en reparlerai si tu le souhaites.

Argumentation: les Go & No-Go personnels

J’évite l’avion pour :

  • une réunion professionnelle
  • un week-end en amoureux ou entre potes (on peut l’organiser dans un endroit paradisiaque accessible en train)
  • de manière générale tout ce qui est accessible en train (j’ai même réussi à faire Beijing -> Paris en train… bon d’accord, c’est le voyage en soi le transsibérien et Interrail)
  • des vacances repos

Je ne m’interdis pas l’avion pour :

  • un voyage responsable de découverte culturelle et initiatique (s’inspirer, partager)
  • une opportunité professionnelle majeure qui vaille la peine
  • un voyage familial/ sentimental (rejoindre des proches)
  • un voyage humanitaire (je ne rentrerai pas dans le débat: d’abord faire autour de soi)

Je suis très admirative des personnes qui arrivent à ne plus prendre l’avion quand elles en avaient auparavant l’habitude. Je parle de ces personnes qui le font par conviction profonde et par responsabilité morale. J’ai quelques amis parisiens ainsi, qui ont pourtant beaucoup voyagé pendant leurs études et ont donc, comme la majorité de notre génération, pris goût au voyage. Je me reconnais néanmoins en partie là-dedans puisque ma volonté de rentrer en France après une expatriation n’y est pas pour rien. Je ne voulais pas être « obligée » de prendre l’avion une fois par an. Si je peux l’éviter, je préfère.

Le voyage, c’est d’aller de soi à soi, en passant par les autres.

Le vrai fond du dilemne

Rationnellement et quand je suis face à une des situations précédemment évoquées où je vais prendre l’avion, c’est un choix assumé aussi parce que :

  • je ne considère pas le fait de voyager sur de longues distances comme amoral ou non-éthique ou dangereux pour la santé. Au contraire, je trouve que cela peut-être, dans le cadre d’un back-packing chez l’habitant ou un voyage humanitaire, une formidable manière de sortir de sa zone de confort, de se confronter à l’inconnu, d’apprendre, d’échanger et d’ouvrir son esprit.
  • c’est le carburant qui doit changer avant tout, pas la pratique. Bien sûr il y a bien des voyages en avion qui pourraient être évités et il faut en prendre conscience. Le gâchis de ressources et la course à la sur-consommation y a aussi sa place. La sobriété heureuse s’applique aussi à nos choix de vacances et à ce qui nous rend vraiment heureux. La déconnexion est meilleure dans un gîte à Etretat que dans une auberge bondée à Ibiza. Néanmoins le problème est bien davantage selon moi le carburant que la pratique. J’ai foi en l’ingéniosité humaine et en nos scientifiques qui découvriront bientôt (hyperloop ou autre) de nouvelles manières de réduire les distances sans trop polluer (coût complet du kérosène et externalités négatives).
  • le CO2 en soi n’est pas non plus le problème majeur : c’est le fait que nous n’arrivions pas à le gérer, qu’il provienne dans ce cas-là de ressources fossiles et que nous laissons des cimetières d’avion derrière nous qui est dramatique. Les plantes terrestres et sous-marines raffolent au contraire du CO2, comme la spiruline ! Si nous leur laissions davantage de place (#deforestation #pêchedestructrice) il y aura davantage de régulation naturelle.

 

Astuce : les 6 questions à se poser

Une fois cela dit, je mesure toujours néanmoins mon ressenti, et si le coût carbone de mon vol en vaut vraiment la peine au point de vue humain :

  1. Me souviendrai-je de ce voyage ?
  2. Permettra-t-il un impact positif  (comme pour les voyages de sensibilisation de Bea Johnson, de Gunter Pauli, d’un médecin humanitaire ou du Dalaï Lama) ?
  3. Vais-je tout faire pour en tirer le maximum de bénéfices ?
  4. Me permet-il de rester intègre et fidèle à mes valeurs ? (ne pas soutenir de pratiques irresponsables)
  5. Me rend-t-il vraiment heureuse ou utile ?
  6. Ai-je tout fait pour en minimiser l’impact ?

A savoir:

  • Eviter les escales (on brûle plus de kérosène au décollage et à l’atterrissage et les détours consomme davantage. Et bien souvent le gain de temps et d’énergie vaut bien 100€ supplémentaires : le voyage doit rester un coût certain pour en prendre la mesure. Et dans tous les cas dans le cadre de vols low-cost laissant en dehors de la ville, le prix du transport supplémentaire à l’arrivée ou du bagage à payer aurait remboursé la différence du direct.)
  • Choisir une compagnie sans scandale (Si seulement c’était aussi simple… Malheureusement notre compagnie cocorico transporte des grands singes en voie d’extinction pour des expériences… 🙁 ou travaille avec des sous-traitants inhumains : attention, dans le cas des sous-traitants, toujours être prudents. Il existe de vrais cas de direction non au courant. Cela n’excuse bien sûr pas tout mais il ne s’agit pas de jeter à tout prix la première pierre. Un retour de boomerang est vite arrivé… Chez edeni je suis particulièrement vigilante pour que cela n’arrive jamais.)
  • Voyager léger : un bonheur jamais suffisamment répété ! 🙂 Et en plus cela consomme moins de kérosène. Pas la peine de ramener des souvenirs MadeInChina ou des choses qu’on ne réutilisera jamais. Pas la peine de transporter toute son dressing : un grand foulard/chech sert de pareo, de couverture, de cale-tête, de serviette voire de robe ! Offrez votre temps, votre ouverture d’esprit, votre savoir-faire. Prenez des photos.
  • Préférez la classe éco : d’abord pour mieux dépenser votre argent si vous avez le privilège du choix mais surtout pour diviser votre poids carbone par voyage. Et oui, en business ou en première vous prenez plus de place et les sièges/accessoires/nourritures prennent plus de poids, donc consomme plus de kérosène/personne…
  • Soyez Zero-Waste en vol bien sûr 😉 J’ai souvent posté sur Instagram mes méthodes. Tout commence par le thermos et le diner avant de monter. Et le jour ou une compagnie propose l’option ZeroWaste au lieu de gâcher systématiquement tout ce plastique et nourriture : je la testerai ! sauf si les 2 premiers points rendent ce dernier caduque…
  • Et oui : se rappeler que tout n’est pas parfait. Faites de votre mieux, et si vous êtes sincèrement interrogé·e pour faire au mieux, alors ne vous tourmentez pas inutilement et soyez en paix avec votre décision. C’est le but d’un mode de vie ZeroWaste 😉

Alors, bon voyage ! Pas besoin de prendre l’avion :

un bon livre peut emmener très loin

deux valises