L’incinération des déchets : définition
Selon la définition de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), l’incinération est un procédé de traitement thermique des déchets avec excès d’air. Ce procédé consiste à brûler les ordures ménagères et les déchets industriels banals dans des fours adaptés. Cette technique de gestion des déchets peut servir à produire de l’électricité ou de la chaleur, tout en consommant elle-même de l’énergie, mais est également une source de pollution de l’air.
Les enjeux de l’incinération des déchets
Le mode de traitement des déchets par incinération est polluant et non soutenable. En effet, même si cela est encadré par la réglementation par l’arrêté du 20 septembre 2002 qui prévoit des normes techniques à respecter (limites de polluants autorisés, traitement des fumées, mesure des rejets), des polluants sont émis dans l’air. L’incinération produit chaque année environ 3 millions de tonnes de mâchefers toxiques (déchets imbrûlés, incombustibles, cendres…) et 470 000 tonnes de REFIOM (résidus d’épuration des fumées) à éliminer en installations spécifiques (anciennes mines, décharges pour déchets dangereux…).
Cela en fait donc un enjeu de santé environnementale du XXIème siècle, notamment à cause du rejet de perturbateurs endocriniens et en particulier des dioxines. Selon l’OMS, les dioxines, « sont très toxiques et peuvent provoquer des problèmes au niveau de la procréation, du développement, léser le système immunitaire, interférer avec le système hormonal et causer des cancers ». Elles contaminent les humains à travers l’alimentation et les principales sources sont les incinérateurs non contrôlés de déchets.
Aujourd’hui pourtant, la valorisation énergétique sous forme de chaleur ou d’électricité est de plus utilisée comme un argument pour justifier cette filière qui n’a rien de circulaire, alors même que la prévention, le recyclage et le compostage permettent d’économiser finalement bien plus d’énergie que ce que l’incinération peut en produire de façon instantanée.
Les alternatives durables à l’incinération des déchets
La loi pour la transition énergétique votée en 2015 prévoit de mettre en place de nouvelles solutions pour gérer les bio-déchets d’ici 2025. Elle prévoit également une baisse des produits manufacturés non-recyclables de 50 % avant 2020. Ces évolutions notoires vont permettre de mieux trier et donc de moins incinérer pour développer l’économie circulaire.
Les alternatives à l’incinération font toutes partie de l’économie circulaire et sont les suivantes : collecte des biodéchets puis compostage, généralisation du tri à tous les emballages, éco conception ou encore territoire zéro déchet. Cela permettrait de sortir de ce modèle en préférant le réemploi et la valorisation matière (recyclage). Les déchets ne sont alors plus vus comme une charge mais bien comme évitables. Aujourd’hui, les progrès technologiques rendent la valorisation des matériaux et le compostage à grande échelle possibles, soutenables et créateurs de richesses et d’emplois.
A l’échelle individuelle, il faut passer de la consommation à la valorisation des déchets. Préserver l’environnement, c’est aussi réduire les déchets et, plus globalement, lutter contre un système qui incite à toujours plus produire, jeter et racheter. Une politique zéro déchet, permettrait de plus de créer des emplois supplémentaires et de préserver des ressources naturelles précieuses.